Demander un congé sabbatique ou démissionner ? Comment savoir ce qui vous convient ?
Je suis convaincu qu’avec l’épisode du confinement, toutes vos envies de projets de reconversion, de changement de vie et d’entreprendre ont été accélérées ? Vrai ?
Et si vous êtes là, c’est que vous êtes sur le point de faire une pause dans votre vie professionnelle. Vrai ?
On va voir ensemble qu’est-ce qui pourrait vous convenir entre le congé sabbatique et la démission pour entreprendre un projet personnel.
Vous allez vous rendre compte que ces deux cas peuvent avoir un impact positif sur la suite de votre carrière.
Demander un congé sabbatique
L’ »interruption de carrière » et le « congé sabbatique » sont très souvent confondus. Les deux amènent à quitter son job momentanément pour se consacrer à un projet. Alors, quelle est la différence ?
Si vous voulez demander un congé sabbatique à votre employeur, vous avez d’abord besoin de comprendre quelques petites subtilités du congé sabbatique.
Congé sabbatique :
Un congé sabbatique est une absence de 6 à 11 mois où vous ne touchez aucune rémunération.
L’avantage de ce congé par rapport au congé création d’entreprise, c’est que vous conservez une certaine confidentialité sur votre projet personnel.
Alors qu’avec le congé création d’entreprise, vous annoncez clairement la couleur à votre employeur.
« Salut, je pars tester mon idée, si ça marche je ne reviens pas, si ça ne marche pas, je reviendrai en moon walk au travail. »
Comment bénéficier du congé sabbatique ?
Il faut que vous sachiez que tous les salariés n’y ont pas droit.
- Vous y avez droit, seulement si vous avez plus de 36 mois d’ancienneté dans l’entreprise, consécutifs ou pas.
- Et 6 ans d’expérience professionnelle au compteur.
- Si vous avez déjà bénéficié dans les 6 dernières années, d’un congé sabbatique, d’un congé création d’entreprise ou d’une formation lors d’un congé individuel de formation d’au moins 6 mois, désolé de vous l’apprendre, mais ça ne sera pas possible.
Pour demander un congé sabbatique, il vous faut envoyer un recommandé en accusé de réception ou remettre votre lettre à votre employeur. Il vous fera ensuite signer une décharge.
Prévoyez de le faire 3 mois à l’avance de la date de votre départ. Précisez la durée en application avec les articles du Code du travail.
Le deuxième effet kisscool du congé sabbatique
Lors de mes années de consulting, deux collègues consultants avaient demander un congé sabbatique de 10 mois pour faire un tour du monde.
Cela faisait plus de 5 ans qu’ils travaillaient tous les deux dans mon ancienne boîte.
Pendant leur voyage, ils ont traversé le désert de sel en Bolivie et ont voyagé du sud au nord de l’Amérique avant de terminer leur voyage au Canada.
À leur retour, ils ont repris leur fonction au sein de la société.
Seulement, le risque lorsque l’on fait un tour du monde, c’est qu’il est très difficile de revenir à sa vie d’avant.
Un des deux a fini par partir.
Demander un congé sabbatique, une tendance de fond ?
Demander un congé sabbatique se fait de plus en plus, car les mentalités changent et les styles de vie aussi.
Beaucoup d’employeurs se rendent compte que, pour garder les bons éléments, ils doivent leur permettre d’avoir une certaine liberté dans la réalisation de leurs projets personnels.
En ce qui concerne la collègue qui est restée, son service a pu bénéficier de ses nouvelles idées, des nouvelles compétences qu’elle avait développées en blogging lors de son séjour, mais aussi du perfectionnement de son niveau d’anglais et d’espagnol. Elle a apporté une certaine fraîcheur au service de par sa nouvelle attitude.
Dans ce genre de cas, le congé sabbatique est selon moi, un accélérateur de bien-être ou de mal-être. C’est-à-dire que votre retour de congé amplifie la perception que vous avez de votre travail. Si c’était positif, ça le sera encore plus, si c’est négatif, vous ne resterez pas longtemps.
Que dois-je faire avant de demander un congé sabbatique ?
Étape 1 : Première chose à faire, renseignez-vous auprès de votre entreprise pour connaître la politique de la boîte et les modalités.
- Est-ce que des formulaires sont à remplir ?
- Qui devez-vous informer en premier ?
- Le manager ou le RH ?
- Faites aussi le calcul de la perte de revenu ou d’avantages en fonction de la durée ?
Étape 2 : Soyez mentalement prêt.
Avant de demander un congé sabbatique à son responsable, mieux vaut relever toutes les potentielles objections de la part de ce dernier.
Armez-vous de toutes les informations concernant votre congé sabbatique, la durée de votre absence, les répercussions de votre absence et comment vous les avez anticipées. Votre responsable veut savoir comment la charge de travail va être absorbée pendant votre absence.
Ce qu’il craint c’est de se retrouver bloquer, alors rassurez-le et mâchez-lui le travail.
Étape 3 : Planifier un rendez-vous avec votre responsable pour aborder la question du congé sabbatique.
Comme vous avez déjà réfléchi aux éventuelles questions et objections que votre employeur pourrait vous sortir, vous allez assurer cette partie, sinon notez-les et préparez-vous à répondre.
La seule partie où vous serez sûrement amené à négocier, c’est la durée de votre congé.
Tout cela dépend :
- de la nature de votre fonction,
- de votre rôle ou
- du secteur d’activité dans laquelle vous travaillez.
Il y a peut-être un moment dans l’année qui sera plus calme où vous pourrez en profiter pour demander un congé sabbatique.
Et comme je vous l’ai dit, rassurez votre responsable. Faites-lui comprendre que ce congé sabbatique aura un impact positif pour son entreprise.
Repensez à l’histoire de ma collègue qui a apporté de la fraîcheur au service.
Étape 4 : Une fois l’accord obtenu, assurez-vous que les dates ont bien été confirmées.
Et qu’il soit indiqué les informations concernant la suspension de la rémunération ou des avantages.
Après, sachez que l’employeur n’est pas obligé de vous rémunérer lors de votre congé sabbatique, sauf si c’est prévu dans la convention collective, dans le contrat initial ou autre usages.
En revanche, vous bénéficiez du maintien des droits aux prestations de l’assurance maladie pendant la durée du congé sabbatique.
Étape 5 : Organisez votre pot de départ
Commencez à mettre les voiles!
Pour information, si l’envie de démissionner pendant votre congé sabbatique vous prend, vous le pouvez ! Pendant le congé sabbatique, le contrat de travail n’est que suspendu, et non rompu.
Vous pouvez donc le rompre, en posant votre démission, à condition de respecter les modalités liées à ce mode de rupture du contrat de travail.
SI vous pouvez le faire, dites-vous que votre employeur le peut aussi. Je sais ça fait réfléchir, c’est pour ça que je vous propose de réfléchir à la seconde option : Faire une interruption de carrière en démissionnant.
Une interruption de carrière, c’est quoi ?
Dans le cas où vous voulez faire une pause professionnelle et que demander un congé sabbatique n’est pas possible, il vous faudra sûrement démissionner ou demander sa rupture conventionnelle.
L’avantage en démissionnant, c’est que vous pouvez faire une pause aussi longtemps que vous le voulez, car vous n’êtes plus lié à votre boîte.
En général, c’est là où vous me contactez pour identifier une idée de projet professionnel. C’est en réalité le parfait moment pour vous de vous repositionner et de vous en servir comme une opportunité de changer de carrière sans avoir le sentiment de devoir rendre des comptes en reprenant votre ancien job.
Cette stratégie a parfaitement fonctionné pour Gilles, 47 ans, qui a demandé l’interruption de son contrat de travail en demandant son licenciement. Son entreprise ne devait pas proposer de rupture conventionnelle.
Il savait que son job était pesant et ne voulait pas vivre avec l’idée de revenir au travail. Il n’a ainsi pas opté pour un congé sabbatique. Il a donc fait une pause professionnelle pour se consacrer à sa reconversion professionnelle. Il doit en ce moment suivre sa formation.
Dans quel cas démissionner plutôt que de demander un congé sabbatique ?
Bien souvent, quand on a une idée de projet, on quitte son job pour créer sa propre entreprise, devenir indépendant ou se reconvertir dans un autre domaine.
Si ce n’est pas votre cas et que vous souhaitez retrouver la sécurité d’un emploi stable après votre interruption de carrière (peut-être dans un secteur différent), vous vous demandez peut-être :
Que pensent les recruteurs des personnes qui ont interrompu leur carrière ?
Je n’aime pas faire ce type de réponse et pourtant cela dépend.
- Cela dépend du type de secteur d’activité dans lequel vous travaillez.
- Cela dépend de votre fonction et votre rôle.
- Cela dépend de votre projet personnel et de la manière dont vous vous positionnez à la suite de cette pause professionnelle.
Si votre projet personnel peut s’ajouter à votre CV en termes de valeur ajoutée ou de compétences développées utiles pour la suite de votre carrière… OK !
Jacques, un consultant français que j’avais rencontré lors de mon voyage au Brésil à la suite de mon burn-out, a fait un tour du monde et n’a eu aucun souci pour retrouver un job.
Tout va se jouer sur la manière dont vous allez tourner votre histoire et la façon dont vous allez raconter votre décision d’interrompre votre carrière.
Et puis, si le recruteur n’est pas suffisamment ouvert d’esprit pour le comprendre, voudriez-vous vraiment travailler avec ce type de personnes ?
Donc si vous prévoyez de faire une pause professionnelle, profitez-en pour apprendre de nouvelles connaissances ou développer de nouvelles compétences.
Que faire après ?
Une fois que votre pause sera finie, il faudra vous préparer à identifier les bénéfices de cette pause pour la suite de votre carrière.
Mettez à jour votre CV en le valorisant de la meilleure façon qu’il soit, et je vous renvoie à l’article que j’ai réalisé intitulé « faire un CV reconversion« .
Décidez de la meilleure façon de vendre les avantages de votre interruption de carrière à un employeur potentiel.
Et vous savez comme moi que pour retrouver un travail, tout est une question de présentation et de réseau, alors faites la liste des personnes que vous avez rencontrées au cours de votre interruption de carrière, et identifiez toutes les possibilités qui peuvent s’offrir à vous.
En résumé
Si vous voulez réaliser un rêve, un projet personnel, faire un tour du monde, vous consacrer à votre famille ou à autre chose.
Sachez qu’en France, vous avez la possibilité de le faire. Demander un congé sabbatique, démissionner ou demander sa rupture conventionnelle est possible.
- Dans le premier cas, vous retrouverez votre job précédent à la fin de votre congé.
- Dans le second vous en profiterez pour changer de métier.
Quoi qu’il arrive, faites-vous confiance, écoutez-vous et faites ce que votre petite voix vous conseille de faire.
Prendre du recul est nécessaire pour se repositionner.
Car quelle que soit votre décision, si vous le faites, c’est que vous en avez besoin.
Pour aller plus loin :
Vous avez une idée de projet professionnel que vous souhaitez explorer ? Pensez au coaching. Contactez Jordane et demandez votre séance découverte.
A lire aussi :
Rupture conventionnelle refusée : que faire ? Quel(s) recours ?
5 autres raisons de quitter son job
Se reconvertir professionnellement pour les mauvaises raisons
Avant de quitter son job : 7 livres à lire avant de démissionner
Coach de nouvelle génération expert en reconversion professionnelle. J’accompagne les personnes qui souhaitent donner du sens à leur vie professionnelle, vivre la vie qu’elles méritent et briller en société. Si vous souhaitez faire briller un peu plus votre quotidien, abonnez-vous à l’un de mes réseaux.